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Les bonnes feuilles de Vent d'Auvergne
2 février 2007

Le climat en question

Sommes-nous vraiment responsables du réchauffement ?

Retour_de_l_effet_de_serreA la conférence pour une gouvernance écologique mondiale qui se tiendra les 2 et 3 février 2007, à l’initiative de Jacques Chirac, ceux qui osent encore mettre en doute la catastrophe annoncée par les apôtres du réchauffement climatique auront-ils droit de s’exprimer ?

Pour beaucoup, la cause semble entendue : l’homme, dans sa frénésie de développement économique et de consommation de combustibles fossiles, est en voie de faire basculer le climat de la planète.

En accusation : tout ce qui brûle du charbon ou du pétrole – usines, centrales électriques, automobiles, avions – et qui produit du gaz carbonique, cause directe de l’amplification de l’effet de serre. Une attitude “écologiquement correcte” qui permet de proclamer que la catastrophe est à notre porte, annoncée par des signes qui ne trompent pas, à commencer par la fonte des glaces du pôle Nord et l’élévation subséquente du niveau des eaux…

Mais ce constat posé, le débat sur les causes du phénomène devient périlleux, tant est impérieuse l’explication suggérée : la pollution par les gaz à effet de serre et rien qu’elle…

Dernière “preuve” en date : la disparition des fameuses neiges du Kilimandjaro. Or, l’exemple est plus que contestable. De sérieuses études indiquent qu’il est vraisemblable que la déforestation qu’a subie la région depuis la fin du XIXe siècle a eu pour conséquence une diminution de la pluviosité, mais aussi des chutes de neige au sommet, entraînant un lent recul du glacier. Responsabilité humaine, certes, mais quid de “l’effet de serre” ?

Reste qu’il ne fait pas bon aujourd’hui s’opposer à la pensée unique. Le professeur Claude Allègre, qui fut ministre de l’Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie de 1997 à 2000, vient d’en faire l’amère expérience. Dans son ouvrage, le Défi du monde (Fayard), il a osé remettre en cause le dogme. S’il ne conteste pas l’augmentation régulière du gaz carbonique dans l’atmosphère, il remarque qu’il y a « divergence sur les conséquences de cette augmentation. Les modèles mathématiques du climat, développés à l’aide des ordinateurs les plus puissants se sont montrés d’une désespérante inefficacité. Les prédictions se sont en effet révélées grossièrement fausses ».

Claude Allègre remarque que, dans la mesure où « les deux tiers du gaz carbonique dégagé par l’homme dans l’atmosphère depuis cinquante ans ne se retrouvent pas dans l’atmosphère, on s’interroge pour savoir où il est passé. Dans les océans ? Dans les plantes vertes ? Les deux, mais dans quelles proportions ? » Il constate aussi qu’on « ne sait pas bien comment le gigantesque cycle de l’eau influe sur le climat ». Sans parler du rôle des poussières volcaniques, désertiques ou d’origine humaine, ni surtout du Soleil.

Son approche du problème, différente de celle des adeptes de la pensée unique, a valu à Claude Allègre de violentes attaques.

Pourtant, les mutations du climat terrestre n’ont pas attendu l’apparition de l’homme et moins encore l’exploitation des gisements de charbon et des puits de pétrole pour se manifester. Depuis l’ère secondaire, entre moins 230 millions et moins 75 millions d’années, lorsque les dinosaures peuplaient la Terre, celle-ci a été le théâtre d’une alternance d’époques chaudes et de périodes froides. Les fluctuations climatiques n’ont pas cessé avec l’arrivée de l’homme, qui a subi des périodes glaciaires dues, sans doute, aux variations de l’orbite de la Terre autour du Soleil ou de l’inclinaison de son axe. Depuis la dernière ère glaciaire, il y a 10 000 à 12 000 ans, le climat a joué au Yo-Yo.

En publiant voici quarante ans son Histoire du climat depuis l’an mil, Emmanuel Le Roy Ladurie a révélé que celui-ci obéissait à ses lois rien moins qu’erratiques. La phase clémente intervenue au IXe siècle a permis aux Vikings d’établir une route maritime vers les côtes nord-américaines via le Groenland, à cette époque bien nommé par eux “Pays vert” – ce qu’il n’est plus vraiment !

Les étés ont été plus tempérés et les hivers plus doux au XIIIe siècle, mais une nouvelle vague de froid est intervenue au siècle suivant, prélude du “petit âge glaciaire” qui s’est prolongé pendant trois siècles et a connu son point culminant au milieu du XVIIe siècle.

Autant de phénomènes naturels qui n’ont strictement rien à voir avec l’activité humaine.

Aujourd’hui, le climat continue à évoluer, mais c’est l’homme qui est désormais mis en accusation par les activistes de l’environnement. Ceux-ci se polarisent sur l’augmentation des émissions des gaz à effet de serre avec le CO2 en ligne de mire, ce qui leur permet de principalement mettre en cause la politique énergétique des pays industrialisés.

Comme par hasard, le rôle du méthane n’est évoqué que de manière succincte. C’est le gaz des marais, issu des tourbières, des rizières mais aussi de la fermentation intestinale des ruminants ou des termitières, dont l’influence, non négligeable, a été mise en évidence depuis longtemps.

En fait, la relation entre le gaz carbonique et le réchauffement de la planète est, de toute façon, loin d’être prouvée. D’abord, parce que nous sommes loin de disposer d’instruments de mesure fiables. Les températures terrestres et leur évolution sont des moyennes établies à partir des relevés de stations météorologiques. Beaucoup existaient déjà au XIXe autour des villes mais ont été noyées, depuis, dans le tissu urbain, ce qui a entraîné une hausse mécanique des températures dans leur environnement.

Il faut aussi savoir que dans les années 1980, on comptait environ 10 000 de ces stations sur les cinq continents. Quand l’URSS s’est effondrée, 2 000 d’entre elles, notamment en Sibérie, ont disparu.

Sur les océans, qui représentent les trois quarts de la surface de la planète, les relevés sont effectués depuis par quelques navires océanographiques, avec la dispersion et les imprécisions que cela suppose.

Bien sûr, les moyens de mesure ont progressé et les satellites permettent aujourd’hui de pallier, en partie, ces lacunes. Mais depuis une trentaine d’années, au plus, ce qui offre un recul insuffisant à l’échelle de l’Histoire.

L’ensemble de ces données ne permet donc pas de dresser un tableau exact de l’évolution des températures sur la Terre, mais seulement d’effectuer des simulations portant sur l’évolution du climat terrestre. Certaines sont assurément inquiétantes mais peu fiables, puisqu’élaborées à partir de données parcellaires qui, de toute façon, contribuent à dresser un constat et non une explication.

Le casse-tête des modèles climatiques.

La fourchette communément avancée est elle-même très large : d’ici à 2100, la température du globe pourrait augmenter de 1,4 à 5,8 °C, ce qui implique des conséquences très variables sur le climat global. Surtout, la part de responsabilité de l’homme dans ce phénomène est loin d’être prouvée avec certitude.

Pour Richard Lindzen, professeur des sciences de l’atmosphère au MIT (Massachusetts Institute of Technology), qui travaille depuis plus de quarante ans sur cette question, « on ne peut pas dire dans quelle mesure le changement climatique qui s’est opéré au cours du siècle passé est dû à l’activité humaine. Même s’il l’était, il serait très minime, puisque de l’ordre d’un demi-degré Celsius ».

Pour lui, sans parler de l’apport naturel de gaz carbonique, dû notamment à l’activité volcanique, « le système climatique continue à osciller et si cette oscillation se limite au niveau d’un demi-degré, on peut vraisemblablement penser qu’il ne s’agit que d’une variabilité normale ».

Le professeur Marcel Leroux, aujourd’hui à la retraite, après avoir été directeur du laboratoire de climatologie à l’université de Lyon-III, va plus loin. Il affirme que le climat mondial n’existe pas mais se décompose en six unités distinctes, trois dans chaque hémisphère. Les modèles climatiques du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) ne prennent pas en compte les véritables processus du climat que l’on peut observer et suivre de près actuellement grâce aux photos satellites.

Il n’en reste pas moins que ce même Giec, mis en place en 1988 par l’Onu et l’Organisation météorologique mondiale, qui rassemble 3 000 scientifiques internationaux de toutes disciplines, a pris la tête d’une croisade destinée à prouver que le réchauffement climatique est non seulement une réalité, mais que l’homme en est l’unique responsable.

Aux États-Unis, l’ancien président de la National Academy of Sciences, Frederick Seitz, a lancé une pétition signée par plus de 17 000 scientifiques, dont 2 660 physiciens, géophysiciens, climatologues, météorologues et océanographes, remettant en question la thèse catastrophiste.

Le protocole de Kyoto, en 1997, a révélé ces divergences. Les États-Unis se sont ainsi opposés à la résolution prise, alors, de réduire les émissions de gaz carbonique de 5 % d’ici à 2012. Comme le constate Claude Allègre, « le coût de cette opération serait de 346 milliards de dollars et de 500 000 chômeurs, essentiellement supporté par les États-Unis et l’Europe, pour un résultat médiocre. Avec ces mesures, on éviterait une hausse du niveau de la mer de 2,5 centimètres en un siècle ! Cela fait tout de même cher socialement du centimètre… Une diminution de la température est elle aussi prévue : un demi-degré en cinquante ans ».

En fait, deux visions du monde s’affrontent dans ces prises de positions. D’un côté, ceux qui, avec les Américains, estiment que la pollution et ses effets (éventuels quant au climat, mais plus que certains sur la santé publique) ne seront combattus que par le progrès technologique.

C’est l’opinion du Danois Bjorn Lomborg, auteur du best-seller mondial l’Écologie sceptique (Le Cherche-Midi), lequel résume : « Au lieu de dépenser autant d’argent pour rationner l’activité humaine, dépensons-le pour nous assurer que nous aurons, dans cinquante ans, des technologies bon marché et rentables, qui feront reculer la pollution dans son ensemble. »

En face, les tenants d’une stratégie de culpabilisation des consommateurs. Stratégie qui, quoi qu’il arrive, ne fonctionne que dans les pays développés (ceux qui, déjà, font le plus d’efforts pour limiter leurs émanations toxiques) et ne concerne en rien les États en voie de développement qui cherchent, en priorité, à élever le niveau de vie de leurs habitants.

En attendant, les prophètes de l’apocalypse font d’autant plus recette que leur catéchisme est repris tel quel par un nombre croissant de politiques plus soucieux de performances électorales que de vérités scientifiques – la croisade contre le réchauffement de la planète s’étant peu à peu substituée, notamment à gauche, à l’idéologie du partage des richesses issue du marxisme.

Imagine-t-on le pouvoir dont disposerait une instance supranationale non élue qui aurait pour seule compétence d’attribuer, selon des critères au moins autant idéologiques que scientifiques, le droit d’émettre du gaz carbonique, donc de disposer de l’énergie ?

Voilà une vérité qui, à terme, pourrait “déranger” nettement plus que celle d’Al Gore. 

François Mavel

Article paru dans le numéro 366 de Valeurs actuelles

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