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Les bonnes feuilles de Vent d'Auvergne
5 juin 2007

Le journalisme citoyen par Laeticia Cohendet

Laetitia Cohendet
Master 1 Information-Communication
Université Lumière Lyon 2

Le journalisme citoyen : étude et mise en perspective des pratiques de l’Internet



SOMMAIRE

Introduction

1ère partie : Reportage citoyen et journalisme professionnel : gouffre des pratiques et des représentations

Chapitre 1 : Bloguer : une activité de loisir
Chapitre 2 : Blogues d’actualité et médias citoyens : des espaces pensés comme lieux d’échange et de partage
Chapitre 3 : L’expression d’une individualité sur le Net
Chapitre 4 : L’éthique vue par les contributeurs : l’affaire de chacun régulée par tous

2ème partie : La place du citoyen dans le circuit journalistique : entre prolongement et affrontement des médias traditionnels

Chapitre 1 : Le profil sociologique des citoyens rappelle celui des professionnels
Chapitre 2 : La presse traditionnelle fournit la matière informationnelle des contributeurs
Chapitre 3 : De l’amateurisme au professionnalisme
Chapitre 4 : Les citoyens prennent leurs distances vis-à-vis des professionnels
Chapitre 5 : Perspectives d’évolution : les contributeurs souhaitent un modèle de coopération

3ème partie : Les citoyens questionnent les fondements de l’univers médiatique et du professionnalisme du flou

Chapitre 1 : « Une réponse spécifique à un contexte particulier »
Chapitre 2 : Restriction de la sphère professionnelle aux stéréotypes journalistiques
Chapitre 3 : Les contributeurs mettent en lumière les fissures qui traversent les fondements journalistiques


INTRODUCTION

Depuis quelques années, l’Internet n’est plus un média réservé aux seuls férus d’informatique. Les outils de publication se sont considérablement simplifiés, le blogue en étant le meilleur aboutissement. Grâce à ce dispositif, publier un billet ne demande pas plus de compétences que celles requises pour envoyer un mail. Forte de cette facilité d’accès à la publication, la blogosphère s’accroît continuellement.
La 3G (troisième génération des technologies de téléphones mobiles) a par ailleurs doté les téléphones portables d’un potentiel vidéo et d’un système de transmission d’information beaucoup plus élaboré et rapide. Les usagers peuvent réaliser de petits films et les envoyer sur le net via le wap (wireless application protocol).
Ces soudaines possibilités offertes par la technologie ont contribué à l’apparition de blogues ou de sites Internet consacrés à l’information et alliant l’écrit, l’audio et la vidéo. Autrefois les mass médias avaient le monopole de l’information. Celle-ci était une denrée rare concentrée entre leurs mains. Aujourd’hui de simples internautes, des amateurs, en ont fait le centre de leur activité et participent à sa diffusion. C’est dans ce contexte de « bouillonnement informatif » sur le réseau des réseaux qu’est née l’expression de « reporter citoyen » ou « journaliste citoyen ». Le terme a semble-t-il été choisi pour souligner la contribution d’amateurs à la sphère informationnelle, dans une perspective démocratique. Sans doute également pour établir une distinction claire avec les professionnels.
Face à l’apparition de ces nouveaux contributeurs, les médias traditionnels se sont rapidement interrogés, voire inquiétés, de telles pratiques. En août 2005, Libération, quotidien national français, interpellait en Une ses lecteurs : « Tous journalistes ? ». En page deux, le journal évoquait le rôle des « citizen paparazzi » sous le titre « Quand M. Tout-le-Monde s’improvise reporter ». Et l’éditorialiste évoquait en ces termes alarmants :
« Tout le monde devient producteur d’images, tout le monde peut faire connaître sa vision de la réalité (…) Les journalistes se demandent si les prophètes de malheur qui prédisent la fin des médias n’auraient pas raison ».
La même année, le Parlement européen invitait les journalistes à débattre du rapport entre blogues et médias, posant la question d’une éventuelle menace. 
Si l’on admet que les citoyens jouent le rôle de capteurs et de diffuseurs d’information, on peut néanmoins s’interroger sur leur rôle de producteur d’information. L’apparition de média citoyens comme OhmyNews ou Agoravox, affirmant que tout citoyen est un reporter et publiant chaque jour des éditions en ligne réalisées par des amateurs, renforce encore ce questionnement sur l’implication des citoyens dans l’univers informationnel. L’auto publication n’est pas neuve. Mais elle pourrait  aujourd’hui provoquer de profondes mutations dans la circulation de l’information du fait de sa démocratisation.

Nous nous proposons ici d’étudier ces nouveaux phénomènes participatifs et de déterminer dans quelle mesure ils relèvent du journalisme. Sont-ils une menace pour les professionnels de l’information ? Quel est leur véritable rôle ? Alors que des amateurs viennent braconner sur leurs terres, les journalistes vont-ils être amenés à redéfinir leurs pratiques ?
Le travail présenté ci-après aura pour but de répondre à la question centrale : Quelle place pour le citoyen dans la sphère journalistique ?
Dans cette perspective, nous aborderons successivement trois points.
Dans un premier temps, nous insisterons sur les caractéristiques du reportage citoyen. Ses spécificités lui confèrent une identité propre et le distinguent des usages professionnels, interdisant un amalgame simpliste.
Dans un second temps, nous verrons en quoi le reportage citoyen a partie liée avec la presse au sens large du terme. Venant se greffer sur les productions des médias traditionnels, les citoyens adoptent des techniques journalistiques. Ce qui ne les empêche pas de revendiquer un statut distinct.
Enfin, notre dernier développement visera à établir que les reporters citoyens, plus que n’importe quels autres amateurs avant eux, remettent en question la sphère professionnelle et ses fondements. Leur position équivoque ne pourra être clairement définie que quand les journalistes auront enfin tracé les frontières de leur métier.
Le plan ainsi retenu nous semble traiter de manière globale et complète un sujet qui, s’il fait aujourd’hui couler beaucoup d’encre et est matière à prédiction, n’a pas encore été abordé en profondeur. La recherche conduite ici tendra à déconstruire des discours concevant les citoyens comme les acteurs de la disparition du monde professionnel au profit du journalisme universel. Il convient de relativiser leur rôle au regard de leur pratique effective et non prétendue.

Les conclusions présentées ci-après reposent sur la collecte et l’analyse de données obtenues auprès de la population des « journalistes citoyens ». Notre première tâche, au cours de ce travail d’observation, a consisté à définir ce que nous mettions sous ce terme, autrement dit à circonscrire notre champ d’analyse.
Utilisé à tout bout de champ mais jamais réellement explicité, le terme générique « reporter citoyen » ou « journaliste citoyen » recouvre des pratiques amateurs liées à l’information. Cette expression n’a pas, à ce jour, et à notre connaissance, trouvé de définition poussée.
Or, de même que tout membre d’un Etat en est le « citoyen », le mot sert parfois à désigner un individu quelconque. Le journalisme citoyen serait donc le journalisme ouvert à tous. Mais qu’entend-on par journalisme ? La définition légale de l’activité ne nous aide guère dans la progression de notre raisonnement. Plutôt que de chercher à donner une nouvelle définition au journalisme, ce qui n’est pas ici notre objet, nous avons préféré cerner le reportage citoyen au moyen de ses lieux d’expression.   
Afin d’éviter toute dispersion, nous avons choisi de nous limiter à la pratique du journalisme citoyen sur l’Internet. Le deuxième critère pris en compte a été la langue. Nous avons ainsi résolu de nous limiter aux sites et blogues francophones. Puis nous avons encore opéré une sélection parmi les sites Internet se présentant comme « média citoyen » et les blogues d’actualité.
Concernant les médias citoyens, Agoravox –qui se revendique comme tel- en est aujourd’hui la meilleure illustration francophone. C’est donc tout naturellement que nous l’avons intégré à notre corpus d’analyse. En revanche, la délimitation des blogues d’actualité s’est avérée beaucoup plus complexe. En effet, le terme de « blogue » enveloppe des activités diverses. Nous intéressant aux pratiques journalistiques conduites par des amateurs sur le web, nous avons d’emblée écarté tous les blogues s’apparentant à des journaux intimes ou à des carnets d’expression citoyenne, c’est à dire des sites constitués de dissertations et prises de position sur un thème unique ou sur des sujets variés mais atemporels.
Nous avons qualifié de « blogues d’actualité » des sites animés périodiquement par des auteurs soucieux de se démarquer de la voix institutionnelle et traitant d’informations d’actualité, c’est à dire d’événements récents, portés à la connaissance du public (autrement dit des internautes) sous forme de textes, d’images ou de sons. Les articles, photos ou vidéos publiés étant soumis aux commentaires des lecteurs et visiteurs.
Ces précisions étant données, nous n’avons retenu que les blogues d’actualité portant sur une information générale, soit les blogues comportant principalement des billets sur l’actualité locale, régionale, nationale ou internationale et rendant compte d’au moins trois domaines parmi la politique, l’économie, la culture, le social ou le sport.
Il est évident que la définition susmentionnée reprend la définition donnée par les journalistes à la presse traditionnelle. On peut trouver ici matière à contestation. L’élaboration d’une telle définition est un exercice difficile et périlleux. Néanmoins, ces similarités ont un aspect positif, notre travail consistant à analyser la place du citoyen par rapport au cadre journalistique classique. Si les blogues d’actualité n’avaient aucun trait commun avec les pratiques journalistiques professionnelles, alors il n’y aurait pas lieu de les comparer et de s’interroger sur le statut des premiers.

En résumé, nous avons restreint notre champ d’analyse à deux grands lieux de la pratique du journalisme citoyen : Agoravox et les blogues d’actualité francophones d’information générale.

L’étude d’un tel sujet ne s’est pas déroulée sans difficultés. Si son côté novateur et presque vierge de toute recherche scientifique nous a galvanisés, le journalisme citoyen en a été d’autant plus difficile à appréhender. La littérature à son propos est quasi-inexistante si l’on ne considère pas les ouvrages écrits par ses propres acteurs.


CONCLUSION

Le reportage citoyen relance un débat ancien sur ce qui relève ou non du journalisme. L’expression même de « journalisme citoyen » est une invitation à considérer ces pratiques comme faisant partie intégrante de la sphère professionnelle. Notre exposé a démontré que de telles assertions, pour être formulées beaucoup trop rapidement, étaient simplistes et ne rendaient pas compte de la complexité de la situation. Le reportage laissé aux soins d’amateurs possède en effet ses caractéristiques propres. La rédaction d’articles publiés sur Agoravox ou sur les blogues d’actualité a tout de la pratique de loisir. Exercée durant le temps libre et en parallèle avec d’autres passe-temps sur la toile, elle est tributaire des moments de repos des acteurs, manque par conséquent de régularité, et constitue avant tout un divertissement.
En outre, le reporter citoyen ne recherche pas une communication à sens unique. Il privilégie le dialogue. Son principal but n’est pas de rendre compte d’un fait ou de transmettre une vérité mais de créer de l’échange. La matière qu’il travaille n’est pas faite d’événements à relater mais d’opinions –le plus souvent personnelles- à partager. L’expression citoyenne n’est pas davantage assimilable au langage journalistique. Les articles comportent en effet des marques d’oralité et des interpellations récurrentes du lectorat.
Le plus souvent, les contributeurs aiment être les seuls maîtres à bord. Le gouvernail est rarement partagé. Il semble que les reporters citoyens préfèrent l’influence du capitaine à la moindre reconnaissance du matelot devant travailler en équipe. De ce fait, les barques sont plus nombreuses que les grands bâtiments. Le sentiment de liberté et d’autodétermination est grand chez les contributeurs. Aussi l’éthique, loin d’être constituée en charte de déontologie à laquelle souscriraient tous les citoyens, reste du domaine de la moralité propre à chacun.

Ainsi énumérées, les spécificités du journalisme citoyen en font un univers à part entière avec ses modes de production et de régulation. Son assimilation pure et simple à la sphère professionnelle reviendrait à faire abstraction de ces caractéristiques et à occulter tout un pan de ce phénomène. L’erreur serait de taille, d’autant plus que l’amateur ne revendique pas cette comparaison, même s’il emprunte certaines techniques aux « pros ».

Pour différent qu’il soit du journaliste professionnel, le reporter citoyen ne renonce pas à s’en inspirer, voire à s’appuyer sur son travail. Ayant une pratique récurrente des médias traditionnels, il trouve son inspiration et pioche ses sujets dans les informations délivrées par la presse écrite le plus souvent, plus rarement par la télévision ou la radio. Reprenant les événements traités dans les médias -sans toujours citer ses sources- il insère ses commentaires et participe de ce fait à la circulation de l’information sur Internet.  La plupart se contentent ainsi de commenter l’information. Ils restent cantonnés dans un rôle d’observateurs et, pourrait-on dire, d’éditorialistes. D’autres poussent le mimétisme plus loin et vont jusqu’à faire-leur des pratiques journalistiques comme le reportage ou le compte-rendu. Le travail de l’écriture devient une nécessité avant publication. Les formules doivent être accrocheuses pour garder l’attention du lecteur d’un bout à l’autre de l’article. Certains contributeurs voient leur travail récompensé quand leurs exposés sont repris par des médias traditionnels. Ils deviennent ainsi « rédacteur d’un jour » d’un média ou, le plus souvent, source d’information pour les professionnels. Les divergences établies précédemment s’estompent alors et l’on a du mal à positionner ces citoyens, qui, en adoptant des pratiques journalistiques, se rapprochent –dangereusement ou légitimement, selon les manières de voir- de la sphère professionnelle. Celle-ci joue en fait le rôle d’un aimant. Car bien qu’attiré d’un côté par ses techniques, le citoyen refuse toute comparaison avec le journaliste professionnel d’un média traditionnel.
Plus ou moins persuadés de constituer aujourd’hui le cinquième pouvoir, les reporters citoyens se rapprochent des médias alternatifs conçus pour apporter d’autres éclairages. Pétris à la fois de leurs divergences et de leurs ressemblances avec les journalistes professionnels, les citoyens se posent en gardien de l’honnêteté et de l’intégrité de leurs homologues. Ne constituant pas, de leur point de vue, une concurrence directe pour les médias traditionnels, ils souhaitent voir naître un modèle de coopération dans lequel les deux facettes du journalisme pourraient mutuellement s’influencer, à condition de bien connaître les impératifs et les objectifs de l’une comme de l’autre.

Ainsi les pratiques amateurs, bien que typiques, empruntent certains traits aux professionnels. Si, dans un premier temps, nous avons conclu qu’il serait impensable d’intégrer spontanément tous les amateurs dans la sphère professionnelle, il a été également démontré, dans un second temps, que certains y auraient presque droit d’entrée s’ils ne souhaitaient s’en distinguer.
Définir avec précision la place des citoyens est un exercice ardu. Cette tâche relève même de l’impossible si l’on tient compte de l’imprécision de la définition du journalisme. Le flou entourant le métier contribue à reléguer des pratiques aptes à le concurrencer dans une position incertaine. Ni vraiment reconnues, ni totalement rejetées, ces pratiques sont maintenues en suspension à la frontière. Aussi la question de la place du citoyen par rapport à la sphère journalistique ne pourra être résolue –sinon par des discours hautement démagogiques- tant que les professionnels n’auront pas établi clairement ce qui relève ou non de leur activité. Longtemps perçu comme favorable à la profession, le flou journalistique la dessert aujourd’hui. Les citoyens sont les porte-parole de ce malaise grandissant. Leur apparition s’est faite dans un climat marqué par le scepticisme à l’égard des médias traditionnels. La mondialisation a cours dans l’univers médiatique. Les titres de presse sont rachetés par des conglomérats financiers, étrangers au monde de l’information. Les citoyens estiment que la recherche du profit a supplanté le rôle social des médias. Les informations délivrées n’auraient plus la même qualité qu’auparavant. Les journalistes ne feraient plus leur travail.
Il semble qu’il soit devenu impératif de définir avec précision la fonction du journaliste et des médias, d’expliquer avec clarté les impératifs financiers auxquels est soumise la presse au sens large, et de déterminer si oui ou non celle-ci a vocation à faire des bénéfices.
Il apparaît également que le métier de journaliste n’est pas perçu dans sa globalité. Les contributeurs l’assimilent le plus souvent aux grands titres de la presse. Ils se figurent encore les « véritables » professionnels comme des reporters risquant leur vie, démantelant des réseaux de trafiquants ou faisant tomber des politiques. Les mythes sont tenaces, la preuve en est de l’objectivité qui reste dans l’esprit des contributeurs un principe en vigueur contre lequel ils s’efforcent de lutter, alors même que les professionnels ont délaissé cet idéal depuis plusieurs années.
Enfin les citoyens en viennent à remettre en question les rares éléments structurant la profession. La formation ne fait pas l’unanimité. Les techniques seraient, aux dires de certains, facilement assimilables et ne constitueraient pas nécessairement un critère d’accession au métier. La vocation informative des médias pose question. Et d’ailleurs, qu’est-ce que l’information ? Aujourd’hui, cette notion recouvre tout et son contraire. Les contributeurs déplorent une information de mauvaise qualité mais ne savent pas comment définir la « bonne information » . L’essence de la profession, elle aussi prise dans la dynamique du flou, perd peu à peu de sa substance . 

Ainsi, à travers l’analyse de la position des citoyens, de leur droit à être reconnu ou non comme journalistes, se pose en fait la question du statut des professionnels. Les journalistes citoyens questionnent les frontières du groupe. Eux-mêmes ne savent pas toujours de quel côté de la démarcation ils se situent.  Nous pensons pour notre part que leur place se trouve à l’extérieur. En effet, ils sont les patrouilles surveillant les agissements des médias traditionnels. Plus encore, ils sont les vecteurs d’une remise en question profonde de l’univers professionnel.
Il est temps de faire la clarté sur le flou journalistique. Comme le souligne Erik Neveu :
« Naguère conquérant, le journalisme est aujourd’hui confronté à l’expansion de métiers capables d’inverser la direction du mouvement de la frontier. Chargés de communication, rédacteurs de journaux d’entreprise et de collectivités locales constituent des groupes en plein essor qui brouillent l’image du journalisme, occupent son terrain, mettent en cause une indépendance qui est aussi une valeur centrale du métier. Le chaos de l’offre d’information sur Internet peut redonner sens au besoin d’une forme de certification garantie par le professionnalisme des journalistes. (…) Le bilan coûts avantages du flou qui sous-tend l’analyse de Ruellan se pose en des termes renouvelés. Ils peuvent susciter dans la profession une réflexion sur les avantages qu’elle trouverait en transformant la frontier en frontière, sous forme de ticket d’entrée, de dispositifs d’autocontrôle des pratiques ».
Au-delà de cette fermeture des frontières suggérée par Erik Neveu, nous croyons qu’il est désormais impératif que le journalisme se dote d’une véritable définition. Les objectifs et les aspects constitutifs du métier doivent être clairement énoncés afin qu’aucun doute ne subsiste et que professionnels, comme citoyens, sachent à quoi s’en tenir. Nous croyons que la pérennité de la profession ne pourra être assurée qu’à cette condition. Mais le processus sera long. Tout est encore à construire. Le journalisme citoyen constituera peut-être l’étincelle qui déclenchera le processus.


BIBLIOGRAPHIE

Livres

•    AGNES Yves, Manuel de journalisme – Ecrire pour le journal, Paris, La Découverte, collection Guides Repères, 2002, 447 pages
•    ALMEIDA Fabrice (de) et DELPORTE Christian,  Histoire des médias en France - de la Grande Guerre à nos jours, Paris, Flammarion, collection Champs université, 2003, 434 pages
•    CHARTRON Ghislaine et BROUDOUX Evelyne (dir.), Document numérique et société – Actes de la conférence DocSoc – 2006 Semaine du document numérique, Paris, ADBS, 2006, 343 pages
•    FIEVET Cyril et TURRETINI Emily, Blog story, Paris, Eyrolles, 2004, 306 pages
•    GILLMORE Dan, We, the media –Grassroots journalism by the people, for the people, Cambridge, O’Reilly Media, 2004, 334 pages
•    HUSSHERR François-Xavier, et al., Le Nouveau pouvoir des internautes, Boulogne, Timée-Editions, 2006, 321 pages
•    NEVEU Erik, Sociologie du journalisme, Paris, La Découverte, 2004, collection Repères, 128 pages
•    PROULX Serge, La Révolution internet en question, Montréal, Québec Amérique, collection En question, 2004, 143 pages
•    RINGOOT Roselyne et UTARD Jean-Michel (dir.), Le journalisme en invention – Nouvelles pratiques, nouveaux acteurs, Rennes, Presses universitaires de Rennes,  2005, 216 pages
•    ROSNAY Joël de, La Révolte du pronétariat – Des mass média aux média des masses, Fayard, collection Transversales, 2006, 251 pages
•    ROUQUETTE Sébastien, L’Impopulaire télévision populaire : logiques sociales, professionnelles et normatives des palabres télévisées (1958-2000), Paris, L’Harmattan, 2001, 304 pages
•    RUELLAN Denis, Le Professionnalisme du flou – Identité et savoir-faire des journalistes français, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 1993, 240 pages

Articles de revues scientifiques

•    LE CAM Florence, « Etats-Unis : les weblogs d’actualité ravivent la question de l’identité journalistique », Réseaux, n°138, avril 2006, pp. 139-158
•    CARDON Dominique et DELAUNEY-TETEREL Hélène, « La Production de soi comme technique relationnelle – Un essai de typologie des blogs par leurs publics », Réseaux, n°138, avril 2006, pp.15-71
•    KIM Eun-Gyoo et HAMILTON James W., « Capitulation to capital ? OhmyNews as alternative media », Media, Culture & Society, n°28, juillet 2006, pp.541-560

Articles de presse :

•    Dossier « Tous journalistes ? », Libération, n°7552, août 2006
•    RAMONET Ignacio, « Le cinquième pouvoir », Manière de voir - Le Monde diplomatique, n° 80, avril-mai 2005



 

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